Below est sorti il y a un peu plus d'un mois sur PC et Xbox One, et nous avons enfin pu nous pencher sur la version console de ce dernier, disponible à l'achat direct ou via le Xbox Game Pass. Après être descendu toujours plus profond dans les abîmes de ce Rogue-lite aux niveaux générés de façon partiellement procédurale, il est temps de vous donner notre avis. Le jeu des parents de Super Time Force et Superbrothers est-il à la hauteur des attentes suscitées ces cinq dernières années ? C'est ce que nous allons voir.
Annoncé durant la conférence E3 2013 de Microsoft, Below aura donc finalement mis un très long moment avant de voir le jour sous sa forme ultime, celle d'un jeu d'exploration intransigeant. Avant d'en arriver là, le titre a donc subi une très longue gestation, signe d'un développement complexe. Et si on a à un moment pu craindre le pire pour le jeu de Capybara Games, un petit studio basé à Toronto, il n'en est heureusement rien et voilà que Below ronronne enfin sur nos machines préférées. On a exploré les profondeurs insondables de cet univers impitoyable, et on vous raconte tout.
Underground
Below s'ouvre avec une scène d'introduction assez planante, où l'on suit l'arrivée d'un bateau sur les côtes d'une île étrange. De ce navire émerge notre héros - qui ne sera pas toujours tout à fait le même - et le périple commence. On se prend d'abord à rêver à un Zelda, avec sa vue aérienne, ses plaines et son herbe à couper, mais ce court passage à la surface de l'île restera le seul durant lequel on verra de la lumière naturelle. On y ramassera tout de même une torche, qui sera bien utile pour la suite de l'aventure, car lorsqu'on trouvera l'entrée de cette fameuse grotte, il faudra s'y enfoncer encore et toujours plus...
Dans Below, la narration est quasi-inexistante. Les niveaux n'ont pas de nom, juste un simple numéro d'étage. Mais le titre possède une identité visuelle très forte qui lui permet de compenser, de donner vie à son univers, qui se montre intrigant et captivant. L'exploration des très sombres tréfonds de l'île, qui grouillent de petites bestioles et de dangers toujours plus extrêmes, se fera à la lueur du flambeau, et la découverte à tâtons, sur une bande-son orchestrée de main de maître et qui colle parfaitement à l'ambiance du jeu. Tantôt planantes et enivrantes, les compositions peuvent aussi se montrer graves, dramatiques ou inquiétantes, quand l'action le dicte. Le reste des bruitages, assez minimalistes, souligne bien le tout. Que ce soit via nos rétines ou nos tympans, Below ne cesse de flatter, et c'est un très bon point pour lui.
Rogue Leader
Question jouabilité, il y a davantage de débat. De par son statut de Rogue-lite, Below nous ramène lorsque l'on meurt à notre point de départ. Au tout début de l'aventure, sur la plage, avec le bateau. Bien entendu, des raccourcis seront déblocables vers certains des étages inférieurs, au fil de notre progression, mais on va tout de même pas mal souffrir. La mort se solde en effet par la perte de tout votre inventaire, torche incluse. On pourra bien évidemment repartir au turbin avec un nouveau héros qui aura la possibilité de récupérer le butin de son prédécesseur, mais aussi sa lanterne, élément ô combien essentiel à la survie... Bref vous l'avez compris, il faudra souvent faire le voyage du retour sans votre source principale de lumière. Les torches seront alors d'un secours certain, et si vous échouez dans votre tentative, il faudra fouiner un peu pour retrouver le lampion qui aura alors changé de place. Hormis les raccourcis, quelques autres éléments vont tout de même venir nous faciliter la tâche, comme des améliorations permanentes de nos objets à trouver dans les recoins les plus sombres de la carte, ou encore la poche, une sorte de mini-hub transportable dans lequel on va même pouvoir stocker un nombre infime d'objets.
Malgré tout, la mort reste très pénalisante et peut même se montrer catastrophique, si l'on n'a pas pris les précautions nécessaires pour faciliter la traversée du prochain héros. Car oui, vous allez trépasser, et pas qu'une fois, avant d'aller au bout. Parfois, on se surprend même à planifier la mort de son héros, trop fatigué, pour laisser un bon petit stuff clef en main au prochain qui arrivera bien plus frais par le raccourci tout juste déverrouillé. La progression de Below peut donc se montrer frustrante, hasardeuse, et parfois même impitoyable, nous forçant véritablement à recommencer une section du jeu, mais malgré tout, le challenge proposé reste grisant et on à envie d'aller toujours plus profond dans ces cavernes. En revanche, le fait que les niveaux soient générés de façon aléatoire n'impacte que très peu la redécouverte des lieux, souvent très similaires, parfois même identiques pour certaines salles bien identifiables.
Darksoulisé
Outre cette progression parfois frustrante, un autre aspect fera grincer les dents, et ce dernier va de pair avec l'absence de narration : Below est un jeu qui ne vous prend pas par la main, il ne vous explique rien. Aucune des mécaniques - souvent complexes - ne vous seront enseignées. Il faut les découvrir soi-même, en tâtonnant ou en allant fouiner sur le web bien évidemment. La modeste carte sera un véritable atout dans l'exploration des tableaux de taille modérée qui composent les niveaux, connectées entre eux par des portes. Dans la pénombre, l'avancée se fera à pas de loup, à la lueur du flambeau, pour dissiper le brouillard de guerre qui bloque la vision (comme dans un bon vieux RTS des familles) et ne pas tomber dans un piège mortel. On croise aussi des ennemis de plus en plus puissants, retors, qui font tous appel à une ficelle de gameplay pour vous permettre de tirer votre épingle du jeu. Dans Below, il faut aussi faire attention à sa jauge de vie, la restaurer, trouver un moyen de soigner les plaies qui continuent de saigner, mais aussi boire, manger et se protéger du froid. Attention à ne pas laisser sa partie tourner toute seule, ou c'est la mort assurée !
La difficulté via bien évidemment crescendo, avec des obstacles supplémentaires qui viennent s'ajouter à chaque étape. On pourra trouver des feux de camp entre chaque étage, et on pourra y cuisiner des remèdes bien utiles, mais aussi créer des munitions ou d'autres torches. Le feu pourra même devenir un point de téléportation temporaire en échange de cristaux, qu'on récolte sur les cadavres des antagonistes, s'ils ne tombent pas dans un précipice proche du lieu des combats. En plus d'être la monnaie du jeu, ces cristaux peuvent servir à éclairer une modeste zone si on les sème, tel le petit poucet. Mais attention, ces petits cailloux alimentent aussi votre lanterne, telle toute bonne énergie fossile qui se respecte. Une unité toutes les trente secondes. Tout ça, le jeu ne nous le dit pas et on le découvre à la dure. Au final, malgré toute la frustration qu'il peut engendrer, Below se montre prenant et passionnant, on se prend au jeu de la découverte, et son univers est très séduisant. Assurément une bonne petite pioche.